Le professeur Pierre Delion
chef de service de pédopsychiatrie au CHRU de Lille, le pr Pierre delion a dédié une grande part de son activité à l’autisme et il a collaboré étroitement avec les autres domaines des neurosciences.
Il est également très impliqué dans les traumatismes infantiles liés à la maltraitance.
au cours de la journée du 1er Décembre, il présentera « le point de vue du pédopsychiatre » sur la maltraitance, et présentera le soir au grand public la synthèse des interventions professionnelles de la journée.
Quelques remarques préliminaires sur l’approche pédopsychiatrique
Pr Pierre Delion
Le syndrome du bébé secoué doit faire l’objet d’une prévention active et et d’une pédagogie énergique de la part des professionnels auprès des parents afin que ces petits être en développement ne soient plus victimes de cette maltraitance éducative.
Cela implique de se pencher sur les liens interactifs qui se créent autour et avec l’enfant depuis sa conception et sa naissance jusqu’à ce qu’il dispose d’une autonomie suffisante.
Cela nécessite de comprendre les circonstances dans lesquelles un ou des parents peuvent perdre le contrôle de la situation et utiliser le secouement du bébé comme une réponse inadaptée à ses pleurs.
Cela demande aux professionnels de mettre en œuvre une politique de prévention digne de ce nom pour faire connaître ce comportement maltraitant aux parents qui ne savent pas intuitivement qu’il ne peuvent pas s’y livrer.
Cela doit inciter les parents qui sentent leur fragilité à venir au contact des professionnels pour leur faire part de leurs difficultés et ainsi bénéficier de la prévention en question.
Mais lorsque ce syndrome est survenu en dépit des programmes de prévention encore trop discrets, il est important de tout faire pour que le bébé puisse être soigné dans les meilleures conditions possibles selon les critères médicaux actuels, mais sans oublier les effets à plus long terme, et notamment les aspects psychologiques et pédopsychiatriques.
Dans une telle perspective, il est important de ne pas banaliser le geste parental et de protéger l’enfant des récidives toujours possibles, ce qui implique une action organisée sous l’égide des professionnels de la Protection de l’Enfance pour mettre l’enfant en sécurité. Mais cette action nécessaire ne doit pas interrompre la relation, même quand elle est devenue partielle et/ou temporaire entre l’enfant et ses parents.
Quant à l’auteur du secouement, la justice doit déterminer la responsabilité engagée et en tirer les conséquences sur le plan pénal. La reconnaissance par les représentants de la loi de l’acte commis est un gage d’évolution possible pour l’enfant.
Tous ces points feront l’objet de développements lors de la journée du 1 er décembre organisée dans le but de faire connaître le syndrome du bébé secoué aux professionnels et à un large public.